La discrimination à l’embauche des personnes immigrantes :
une bataille à mener dès maintenant
Montréal, le 31 mai 2012 - Les 144 organismes membres de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes
(TCRI) saluent l’initiative de la Commission des droits de la personne
et des droits de la jeunesse (CDPDJ) d’avoir validé un phénomène connu
mais peu documenté. Les résultats révélés par l’étude publiée hier par
la CDPDJ interpellent la société québécoise dans toutes ses composantes
et nous questionnent sur les fondements de la politique de
l’interculturalisme du gouvernement québécois.
L’ampleur et la spécificité de la
discrimination et du racisme systémiques présentées par la Commission
mérite un sursaut collectif. Nous appelons les autorités publiques, les
élus à tous les niveaux, les entreprises privées et les organismes
communautaires à s’allier pour mettre fin à cette discrimination qui
freine le progrès de notre société. Le choix fait par le Québec de
sélectionner des immigrants en fonction de leurs compétences et de voir
les perspectives d’intégration de ces hommes et femmes entravées par une
discrimination ciblée et systémique est tout simplement intolérable.
La TCRI s’interroge sérieusement sur
l’efficacité des politiques mises en place par le gouvernement pour
lutter contre le racisme et la discrimination. Force est de constater
que les mesures du Plan d’action gouvernementale pour favoriser la participation de tous à l’essor du Québec 2008-2013
visant à lutter contre ces phénomènes ne donnent pas les résultats
escomptés. Les tolérer serait en totale contradiction avec les valeurs
fondamentales que prône le gouvernement dans la déclaration d’adhésion
que chaque nouvel arrivant doit signer en s’établissant au Québec.
Les organismes membres de la TCRI
sont également préoccupés de voir qu’il persiste de la discrimination
face aux minorités racisées au sein des organismes communautaires alors
que ce milieu a toujours été à l’avant-garde de la lutte contre toutes
les formes d’exclusions.
La TCRI demande au ministère de
l’Emploi et de la Solidarité sociale, responsable de l’intégration en
emploi de tous les nouveaux arrivants, d’entreprendre des actions
concrètes pour contrer les réticences des employeurs à engager des
immigrants issues de minorités racisées. La main d’œuvre immigrante
choisie par le Québec a les compétences, les talents et la motivation
pour s’intégrer harmonieusement au marché du travail et de contribuer au
progrès du pays.
La TCRI soutient sans réserve la
recommandation faite par la Commission au gouvernement d’adopter des
politiques globales de lutte contre la discrimination et le racisme
subie par la main d’œuvre immigrante.
Soulignons que le réseau national
des organismes spécialisés dans l’intégration en emploi des nouveaux
immigrants (ROSINI), la composante employabilité de la TCRI, dispose de
l’expertise nécessaire pour accompagner les employeurs dans cette
direction. Nous devons agir dès maintenant.
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